Les Baux-de-Provence (en occitan provençal Lei Bauç de Provènça selon la norme classique ou Li Baus de Prouvènço selon la norme mistralienne) sont une commune française, située dans le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La commune est centrée autour d'un village situé sur un éperon rocheux, début d'un plateau — premier contrefort de la chaîne des Alpilles — qui surplombe de 200 m la campagne. La commune est dominée par une vaste forteresse, aujourd'hui en ruines, ouvrant une large vue sur les plaines du sud, vers Arles et la Camargue proche.
Les habitants sont les Baussencs (féminin : Baussenques).
C'est dans cette commune qui lui a donné son nom, que fut exploité pour la première fois le minerai d'aluminium, la bauxite.
Histoire
Les capacités défensives des Baux en font depuis toujours un site attrayant pour l'habitat humain. Des traces de vie ont été retrouvées et datées de -6000. La place fut utilisée par les Celtes comme un fort ou un oppidum autour du IIe siècle av. J.-C.
Au Moyen Âge, il devint la place forte d'un domaine féodal contrôlant 79 villes et villages des alentours. La forteresse fut construite du XIe au XIIIe siècle, sur une vaste étendue de sept hectares. Les princes de Baux contrôlèrent la Provence pendant de nombreuses années et y gagnèrent une forte réputation. Ils disaient descendre du roi mage Balthazar, ajoutant à leurs armoiries, une étoile d'argent à seize branches, pour rappeler celle qui, selon l'Évangile, guida les trois mages vers Bethléem ; et leur devise était « Au hasard, Balthazar ».
Voir aussi : Liste des seigneurs des Baux
Place-forte médiévale située aux confins du Languedoc, du Comtat Venaissin et de la Provence, la forteresse a connu une histoire militaire mouvementée et fit l'objet de nombreux assauts. Le solide donjon qui domine encore aujourd'hui rappelle l'importance de ce château, objet de toutes les convoitises, lors de l'époque médiévale.
Au XIIe siècle les princes des Baux durent se soumettre à l'issue des guerres baussenques. Le grand château commença à être renommé pour sa cour fortement cultivée et chevaleresque. Le domaine s'éteint finalement au XVe siècle à la mort de la dernière princesse des Baux.
Les Baux, ainsi que la Provence, sont alors rattachés à la couronne de France sous la férule de la famille Manville. Le village devint un centre du protestantisme et tenta même une révolte contre la couronne ce qui amena, en 1632, le cardinal de Richelieu à ordonner que le château et ses murs soient rasés.
En 1642, la ville fut offerte à la famille Grimaldi en tant que marquisat. Le titre de marquis des Baux leur est d'ailleurs encore rattaché. Administrativement, la ville est entièrement française et le titre de marquis des Baux est traditionnellement donné à l'héritier du trône monégasque. L'actuel prince de Monaco, Albert II, porte parmi ses nombreux titres celui de marquis des Baux.
En 1822 de la bauxite est découverte dans le secteur par le géologue Pierre Berthier. Le minerai est alors intensément exploité jusqu'à épuisement à la fin du XXe siècle.
TourismeLes Baux ne sont plus aujourd'hui qu'un site touristique avant d'être un lieu de vie (village: lieu de vie), au grand regret de ses derniers habitants, mettant malgré tout en avant sa réputation d'être un des plus beaux village de France. Les maisons du village élèvent leurs toits de tuiles romaines roses ou gris-roses, rose-saumon ou beiges, et la pierre ancienne blanche se mélange à la végétation méditerranéenne verte, formant des contrastes saisissants.
Le vert de la végétation, le gris et le blanc des pierres calcaires, le bleu intense du ciel lumineux de la Provence, les variations de roses des toits forment un magnifique camaïeu de couleurs et de beauté.
De nombreux artistes ont été séduits par ce lieu, parmi lesquels les peintres Mario Prassinos et Yves Brayer, dont le musée porte le nom, le graveur Louis Jou, qui a légué à la commune une collection de livres rares ou encore Anti Lemarin. Dans le Val-d'Enfer, Jean Cocteau a tourné son film « Le Testament d'Orphée ».
L'antique cité des Baux n'est plus toutefois que l'ombre d'elle-même, la cité antique est aujourd'hui entièrement dévolue au tourisme. Le nombre d'habitants vivant encore dans le vieux bourg — la partie haute du village — n'est plus que de 22 habitants ( autant que de monuments historiques!), et moins de 450 habitants pour toute la commune, alors qu'il y eut dans un passé lointain un pic à environ 4 000 Baussencs.
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