Voyage professionnel - Rio San Juan / Cabrera

Oui oui je sais c pas vraiment Puerto Plata, mais j'ai pas trouvé plus proche et plus "ressemblant". Je suis donc allé en Repdom du 12 au 19 juillet dernier, afin de rencontrer les propriétaires d'une ferme de production de crevettes qui souhaitaient la vendre ou la louer. Je suis parti avec un collègue, futur associé dans le cas ou on ferait affaire.

Nous vivons en Guadeloupe, le voyage est donc court (1h30 en direct) par Air France, atterrissage uniquement a Saint Domingue. Contrairement à certaines infos qui trainent sur le net, la douane ne REND PAS la monnaie si vous payez le visa en euros!!! Pour eux, 10 euros = 10 dollars, au revoir et bon séjour ...
Les propriétaires nous attendaient, l'avion avait un peu de retard. Pas de dépaysement, si ce n'est la ville même de St Domingue: on n'a pas de ville de cette taille en Guadeloupe!!

Premier trajet vers leur maison à la capitale, du côté du port de Haina. Circulation dense et confuse, le code de la route spécifie que le plus gros véhicule a la priorité lol. Je déconseille à quiconque de louer une voiture dans St Domingue, c'est du suicide pour un européen!!

On ressort pour aller diner dans un resto tenu par des français, le "Madison café". Plutot haut de gamme, je ne connais pas le montant de l'addition, car on est invités. Carte très "nouvelle cuisine", j'ai mangé un camembert chaud fourré aux raisins secs, surprenant et un peu trop sucré à mon goût ...

Le lendemain, départ pour visiter leurs deux fermes de crevettes. On prend la nouvelle autoroute, bien qu'elle ne soit pas terminée. C'est assez cher, mais on gagne un temps fou !!

On arrive donc à Bayaguana, au Nord de St Do (j'ai la flemme héhé). Une exploitation immense, 100 hectares de terrain, 50 hectares de bassins de production, un truc de fou !! La plus grande ferme a terre de la Caraïbe... Ils viennent de la vendre a un promoteur qui a acheté 2000 hectares autour pour faire du biodiesel...

On repart en voiture vers Nagua, en traversant le parc des Haïtises (magnifique conservatoire, vallonné et boisé) et la plaine de Nagua (rizières à perte de vue). A partir de Nagua on longe la côte, très jolie même par mer agitée, et on déjeune à Cabrera au restaurant "Cosas de mi tierra", qui comme son nom l'indique, sert principalement ses propres produits. Très correct pour environ 500 pesos par personne. Ensuite baignade à Playa Grande, très jolie avec de grosses vagues, ou je bousille l'écran LCD de mon appareil numérique pffff. J'espère pouvoir récupérer les photos quand même !!

Le soir, nous retrouvons Tina, de Cabrera, qui va nous loger gracieusement pendant notre séjour sur la côte Nord.

Lundi matin, départ pour la ferme de Copyito, celle que nous souhaitons reprendre. Plus petite (seulement 50 hectares dont 25 de bassins), elle devient la plus grosse ferme de crevettes de la Caraïbe étant donné la fermeture / déstructuration de l'autre. Très impressionnant aussi, nous faisons connaissance du personnel: 7 dominicains de 18 à 55 ans, vivant à proximité immédiate de la ferme.

La suite au prochain épisode ....

A l'occasion de notre venue, une pêche a été organisée dans un des bassins d'élevages. Les techniques employées sont assez différentes de celles que je pratique habituellement, entre autres parcequ'ils sont 6 dans le bassin quand nous travaillons généralement à 2 (coût de main d'oeuvre oblige). De même, les déplacements du matériel et des crevettes se font en carriole à cheval quand nous utilisons un tracteur. La pêche est très rapide et efficace, produisant 60 Kg de crevettes commercialisables. Le traitement des crevettes pourrait être plus soigneux, mais respecte tout de même la chaine du froid. Les animaux sont tués dans l'eau froide, calibrés et conditionnés en sachets d'une livre (454 g). Nous participons à la pêche, ce qui étonne visiblement les employés ;-).
L'après-midi, nous essayons de trouver une solution au coût énergétique de l'exploitation: la totalité de l'exploitation est alimentée en électricité par des groupes électrogènes qui consomment environ 60 000 litres de gasoil par an. Nous rencontrons donc un technicien de Cabrera qui nous propose une combinaison de panneaux solaires, d'éoliennes, de batteries avec un inverseur afin de diminuer la dépendance au gasoil; malheureusement ces solutions sont extrêmement coûteuses.
De retour chez Tina, nous évoquons ces questions; on apprend que le manque de fiabilité de l'électricité publique oblige tout le monde à installer batteries et inverseur pour bénéficier d'un minimum de confort sur 24 heures. Une solution intéressante est de s'équiper d'un réfrigérateur alimenté au gaz propane, qui permet de diminuer sensiblement la puissance électrique nécessaire. Il semble en revanche que les chauffe-eaux solaires soient très rares, alors même que l'ensoleillement est très important.

Mardi 15, nous avons prévu de négocier avec les propriétaires les conditions de reprise de l'exploitation. Avant notre arrivée, ils nous demandaient d'acheter les véhicules de livraison, de déposer une caution pour le matériel d'exploitation, et de payer un loyer mensuel. Ils sont conscients que les montants en question sont importants, et qu'il nous faudra en plus financer les charges d'exploitation d'un cycle complet avant de pouvoir commencer à engranger des bénéfices. Ils nous proposent alors de nous aider à financer ce cycle, afin de faciliter notre reprise. Nous nous quittons sur le constat qu'il nous faut trouver la mise en exploitation la moins onéreuse afin de permettre la reprise... La nuit suivante est courte pour nous, car nous passons beaucoup de temps pour trouver le meilleur compromis et préparer une contre-offre.

Une tentative d'appeler nos familles à partir d'un centre d'appels (il y en à beaucoup) se solde par un échec; nous apprendrons par la suite qu'il ne faut pas composer le 33 comme pour le France, mais le 590 pour obtenir la Guadeloupe depuis la Repdom !!!

La suite de notre séjour, de mercredi à samedi, au prochain épisode ...

Mardi soir, Tina a invité plusieurs amis vivant dans le coin, français en majorité mais aussi des dominicains. On leur fait goûter le rhum de guadeloupe, beaucoup plus fort que le Brugal dominicain... Surprise garantie!!

Mercredi 16, nous retournons a Copeyito car une vidange est prévue. Cette opération consiste à vider toute l'eau du bassin, afin de récupérer les crevettes qui auraient échappé aux différentes pêches, soit parceque trop petites, auquel cas elles seront déplacées dans un autre bassin, soit trop habiles à contourner le filet, auquel cas elles seront finalement attrapées et vendues.

A notre arrivée, le bassin est déjà quasiment vide; au premier coup d'oeil, nous voyons qu'il reste beaucoup de crevettes, plus que prévu. En réalité cette vidange est un peu précoce, organisée à cause de notre venue... Les employés commencent à ramasser les crevettes à la main, et les déposent dans un trieur à proximité. Une autre équipe sépare les crevettes assez grosses pour etre commercialisées de celles qui doivent continuer à grandir dans un autre bassin. Rapidement, il est évident qu'ils ne s'en sortiront pas à 6; les propriétaires et nous mêmes nous mettons donc à l'eau, pieds nus mais avec nos fringues, qui n'étaient pas franchement prévues pour ça !!! Et on ramasse, et on trie pendant près de deux heures... Du coup le courant commence à passer avec les employés, ils se rendent compte qu'on n'est pas des touristes ni de simples investisseurs, mais qu'on connait le boulot et qu'on sait s'y mettre quand il faut. Résultat des courses: près de 100 Kg de crevettes à vendre et autant à laisser grandir !!!

Heureusement on avait emmené nos valises; les propriétaires repartent sur la capitale, et avaient accepté de ramener nos valises pour nous allèger. Après remise en état de nos tenues, ils nous déposent à Payita, entre Nagua et Cabrera. Nous attrapons une Guagua pour Rio San Juan, environ 30 Km, 45 mn de trajet pour 180 pesos à deux, soit environ 3,60 euros... On espère retrouver Tina sur son lieu de travail, malheureusement à notre arrivée elle est déjà partie.

On décide de déjeuner au "Café de Paris", tenu par l'ami Marco, qui nous propose spontanément son tel portable pour appeller Tina. A notre demande, elle contacte un autre ami, Eric, rencontré chez elle la veille et qui a construit sa maison à proximité. Nous souhaitons voir comment il a réussi à être en totale autonomie électrique et pour l'eau potable... Le repas copieux nous coûte environ 300 pesos chacun, boissons comprises (6 euros environ). Eric nous rejoint, et nous emmène chez lui, à Monte Carmelo. Sa femme et lui on acheté une grande parcelle sur une butte. Ils ont construit leur maison sur une partie et proposent des terrains de 700 à 1600 m2 autour. Equipés d'un puit, et avec une citerne pour l'eau de pluie, ils sont autonomes en eau. 4 panneaux solaires et un inverseur permettent de fonctionner toute l'année sur les batteries, car ils sont équipés d'un frigo à gaz.
L'une des parcelles, la plus petite sans vue directe sur la mer, retient mon attention... A voir par la suite si on s'installe, car idéalement située à 10 mn de l'école française de Rio San Juan et à 20 mn de la ferme...

Eric nous ramène à Rio, ou une guagua nous dépose près de chez Tina pour 80 pesos à deux. La soirée est consacrée à l'étude des chiffres concernant la reprise de la ferme; il s'agit de trouver la meilleure solution technique, celle qui nous permettrait malgré peu de moyens de pouvoir pérenniser l'exploitation et de dédommager correctement les propriétaires actuels.

La suite, de jeudi à Samedi, un peu plus tard...

Merci Nicole.

Jeudi matin donc, les propriétaires de la ferme sont rentrés sur la capitale. Tina nous emmène à Rio San Juan vers 8h30 et nous essayons de joindre nos familles, toujours sans succès car on ne compose pas le bon code pays :-(
Nous nous balladons dans le village, changons des euros contre des pesos (53p pour 1 euro). Nous suivons le bord de la lagune GriGri vers l'ouest et arrivons sur une toute petite plage, ombragée, avec un lagon très calme, située à proximité de l'hôtel Bahia Blanca (hôtel familial, pas un resort). Nous passons un peu de temps à discuter de notre projet en sirotant une Presidente et un Coca (je ne bois pas d'alcool) achetés au bistrot sur la plage. Je repère l'école française du CFDEL juste à côté, ainsi que des apparts à louer juste en face :-) Peut-être une bonne solution si la famille me rejoint...

Pour l'apéro, nous retrouvons Tina au Café de Paris, avec plusieurs français rencontrés précédemment. Nous commandons deux poulets à l'indienne, un plat de pâtes aux gambas, pour un total de 1400 pesos (28 euros) avec les apéros.

L'après-midi, retour chez Tina pour peaufiner notre proposition de reprise de la ferme. Nous en profitons pour réparer une fuite d'eau chez Tina, son grand fils avait fait son possible mais sans succès. Au passage, nous apprenons que le PVC pour les tuyauteries est moins onéreux qu'en Guadeloupe. En fin d'après-midi, nous envoyons notre projet aux propriétaires par email, afin qu'ils puissent y jeter un oeil; ils nous hébergent de vendredi à samedi, pour la nuit précédant notre départ.

Dans la soirée, Stéphane passe chez Tina et nous explique que nous pourrions trouver des terrains constructibles pas très chers à Los Piños, sur la route de Cabarete...

Vendredi 18, notre dernier jour sur la côte Nord. Nous achetons nos billets de bus chez Caribe Tours pour le trajet Rio San Juan / Santo Domingo. 300 pesos par personne (6 euros) pour 4heures 30 de trajet !!! C'est vraiment pas cher, en taxi compter 7800 pesos... Nous nous balladons de nouveau dans RSJ, achetons quelques cadeaux pour nos familles, en négociant ferme, et retournons au centre d'appel pour essayer de joindre nos familles... sans succès. Par contre, on nous parle d'une maison de trois chambres, dans le centre, qui serait à louer 5000 pesos par mois (100 euros !!!). Adresse à conserver.
Nous déjeunons avec Tina au restaurant Las estrellas, trois "servicios" à 130 pesos chacun (2,60 euros). Nous la remercions chaleureusement, et prenons le bus climatisé, grand confort, mais trop climatisé! Prévoir sweat shirt la prochaine fois...

Paysages magnifiques, le bus ne prend pas l'autoroute et passe par San Francisco de macoris pour rejoindre la capitale. A notre arrivée, des taxis nous sautent dessus, proposant 700 pesos pour nous emmener à destination (12 km environ). En nous éloignant de la gare à pied, le tarif descend ;-) 600, 500, 350, et finalement 200 pesos qui semble être le prix réel !! Le chauffeur que nous avons arrêté, José, nous donne sa carte, pour la prochaine fois, et nous conduit à destination en roulant à la dominicaine, très impressionnant !!!

A notre arrivée chez les propriétaires, nous sommes crevés mais contents, et on décide de remettre les négociations au lendemain, jour de notre départ.

Samedi sera le dénouement, encore un peu de patience ....

Samedi matin donc, discussion avec les propriétaires de la ferme de crevettes. Ils ont lu notre proposition, qui est en gros une offre de location, avec un prévisionnel d'activités sur 3 ans expliquant la manière dont nous souhaiterions exploiter leurs installation. Nous expliquons en outre que nous ne disposerons pas du capital nécessaire à la reprise avant 6 mois environ. Ils approuvent notre type d'exploitation, ainsi que les chiffres avancés... On sent bien qu'on leur a fait bonne impression, mais en même temps ils nous font comprendre qu'ils souhaitent s'investir à court terme dans d'autres projets, et que le manque de capital immédiatement disponible pose problème...

C'est alors qu'ils nous proposent une association: nous apportons le savoir-faire technique, la présence sur place et la gestion de la production, et ils apportent l'outil, c'est-à-dire la ferme aquacole. Ils proposent de financer le démarrage d'activité contre un intérêt raisonnable, ce qui fait que nous n'avons pas à investir un seul euro, à condition de démarrer rapidement. Les revenus seraient partagés à parts égales entre eux et nous, avec la possibilité de leur racheter des actions dans la mesure de nos moyens. La solution idéale !!!

Epilogue: J'ai donné ma démission le lundi suivant, Vincent et moi partons pour Rio San Juan fin août / début septembre pour commencer un cycle de production. Nos femmes et enfants restent "à l'abri" pendant au moins les 6 premiers mois, et nous rejoindront dès que nous pourrons assurer des conditions de vie suffisament confortables...

Voili voilou, le début de ce qu'on espère être notre "rêve dominicain"...

Bonjour Laurent; comme je suis contente ;pour toi que tout ce soit aussi bien passé; A BIENTÖT en septembre

Bonne chance bon début de nouvelle vie pour vous et votre famille !!!!!!!!!!!!

Merci beaucoup de m'avoir lu (j'en ai mis une tartine lol). Nous sommes pleins d'espoir, et bien décidés à faire ce qu'il faudra pour réussir. Christal, nous n'avons pas encore eu l'ossasion de nous rencontrer, mais comme tu le dis, c'est pour bientôt, alors, "hasta la vista".

Je suis ravie de la tournure des evenements, pour en savoir souvent debattu sur d'autres forums, les expatries ne sont pas tous frequentables, entre ceux qui s'inventent un passe glorieux, ceux a l'esprit definitivement colon et ceux qui vous font croire a une solide amitie pour mieux vous escroquer, il n'est pas toujours facile de naviguer, alors quand on voit arriver des passionnes, des authentiques, des gens sympas tout simplement, on se rejouit d'aggrandir le cercle des amis
Merci a Christal que je ne connais pas non plus en dehors de nos echanges par ordinateurs interposes d'avoir permis la connection entre les bretons de Guadeloupe et la Bretonne de Cabrera.
Et rendez vous tous en septembre [ Laurent on pensera au refresco.....t'inquiete mais j'ai pas d'emoticones qui boivent du coca

Merci beaucoup Miss, je te contacte dès qu'on a nos billets d'avion, et on fixera une date pour fêter notre installation... Avec les autres expats ou dominicains sympas déjà rencontrés, et ceux qu'on n'a pas pu voir encore... J'ai drôlement hâte héhé !!

Merci à toi Tina pour ta gentillesse ; j'ai tellement hâte d'être en septembre (je compte les jours............. )Vivement que l'on puisse tous se rencontrer Tina et Laurent à très bientôt