Vendredi 5 mai 2006
La Hérissais, 5 h debout, les bagages dans la voiture, direction gare de Nantes pour Paris, puis navette Orly Sud, décollage sur la compagnie Corsair à 17 h 30, et .... arrivée Punta Cana à 20 h heure locale, 2 h du matin en France.
Le vol, bel avion, boeing 747 400, pour une fois de l'espace pour les jambes, une nourriture correcte ce qui est rare sur un vol charter, 10 000 m d'altitude, 980 km/h, et -50° dehors.
Punta Cana, bel aéroport, toits de palmes, 28°, trés agréable, palmiers, 20 h, la nuit est tombée. Une heure 30 de car direction Bayahibé.
Nous retrouvons nos marques, grâce à la conduite du chauffeur et aux nids de poules, qui ici, bien que l'on en ai jamais vu, doivent être gigantesques vu la taille des nids ! Cocktail de bienvenue, clés et nous voici dans notre chambre (6311)au rez de chaussée, superbe, deux grands lits king size, belle salle de bain et découvrons de la terrasse le parc et ses flamants roses (drôles de cris d'ailleurs), balades dans le parc, reprise de l'accent local à l'aide d'une pina colada, les mains dans la mer des Cara¨bes, l'hôtel "Dominicus Palace" est pratiquement sur la plage.
Samedi 6 mai 2006
Nous faisons le point sur les possibilités mises à notre disposition : 5 bars, 7 restaurants, 1 snack, coffre dans la chambre, le décallage horaire nous réveille à 5 h et nous avons faim. Nous savons que c'est le seul jour où nous aurons l'aube pour filmer la mer, ensuite nos corps prendront l'heure locale. Alors, film pour ce joli matin où de la terrasse on entend chanter le jet d'eau du bassin des flamants roses et les oiseaux du parc.
Le soleil s'est levé, les flamants roses étincelles de toutes leurs plumes : cycas, palmiers royaux, papyrus, bougainvillers, crotons, arbre du voyageur, et autres plantes non identifiées, font un superbe parc trés bien entretenu.
Petit déjeuner de papaye, ananas, mangue, pastèque, et différents melons, et nous prenons à pied le chemin de Bayahibé. Au milieu des cocotiers, dans la végétations où naissent fleurs et jeunes palmiers, sur la route Coralie, jonchée de débris de coraux, je demande à un jeune dominicain si c'est la route "carretéra dé Bayahibé ?", il écarquille de grands yeux, j'aurais plutôt dû dire "el camino dé Bayahibé ?". Le mot route a dû le surprendre. Enfin, après avoir croisé poules et cabanas, nous arrivons au village de pêcheurs et trouvons sans difficulté la petite française Patricia qui nous accueille avec chaleur.
Nous organisons, autour d'un café nos excursions, Alta Gracia (la compagne de Pierre-Alain) nous présente el ninio, quelques pas vers la station de gouagoua et Jean le peintre nous accoste avec un sourire large comme un grand soleil.
Retour à l'hôtel en gouagoua, bain dans la mer des Caraïbes, farniente, méringué, bachata et salsa rythment nos pina colada et margarita.
Diner au Terraza en passant par le marché de nuit, où cigares, rhum, peintures, pierres semi précieuses d'ambre et de larimar se cotoient.
Une nuit de 8 h et voilà le décalage horaire passé.
:flower: Dimanche 7 mai 2006 :flower:
Réveillés naturellement à 6 h, il fait déjà doux sur la terrasse de la chambre. Nous avons rendez-vous avec Patricia avant 9 h pour partir vers Altos de Chavon, le village aux 250 marches. Départ 9 h 30 du port de Bayahibé pour rejoindre l'embouchure du Chavon, là où a été tourné des séquences d'"Apocalypse now". Une demi heure de lancha (bateau rapide équipé de trés gros moteurs) plus tard, nous voici à l'embouchure du Chavon et 250 marches plus hauts, le souffle court et les joues enflammées, nous voici à Altos de Chavon. C'est un étonnant village, reconstitution récente d'un village italien de la renaissance, cadeau d'un richissime papa à sa fille de 15 ans. Le cadeau de son anniversaire ne lui a été livré que 3 ans plus tard pour ses... 18 ans ! Le père, fortuné a fait édifier sur cette colline surplombant le fleuve Chavon un village avec son église, ses maisons, boutiques, jardins, et places, puis y a ajouté un amphi théâtre de + de 5 000 places. A ce niveau là, l'amour paternel c'est étouffant. Les bâtiments appartiennent toujours aujourd'hui à la jeune fille qui maintenant est devenue une dame... âgée... et n'y vient plus.
Retour au port de Bayahibé, arrêt en chemin pour plonger avec masque et tuba à la découverte des fonds marins : gorgones violettes et poissons multicolores sont au rendez-vous. Arrivée chez Cap'tain Pat, coca rhum, riz et café. Cà c'est le sens de l'hospitalité. Retour à l'hôtel en gouagoua, bus collectif qui s'arrête où l'on veut, quant on veut, équipé d'un remarquable système par inertie de fermeture automatique des portes : elles s'ouvrent à l'accélération et se ferment au freinage.
Première visite à Jean-Michel qui fabrique des cigares, et qui respectueux de son ouvrage, nous demande de repasser la veille de notre départ pour ne pas que les cigares souffrent dans notre chambre.
Lundi 8 mai 2006
Hier soir au Beach, petite halte pour transmettre des nouvelles dominicaines au forum de Batboy. Ce matin, gouagoua jusqu’à Bayahibé pour pousser jusqu’à la ROMANA au marché. Poussière, ventilation effrénée, le gouagoua slalome entre les nids de poules, les mobylettes, les ânes et les charrettes. A l’arrivée Oscar nous accoste et se propose de s’improviser notre guide. Nous précisons bien, pas de boutiques à touristes, nous voulons aller dans la population. Il nous emmène aux marché de fruits et légumes (pour la plupart inconnus). Viande, poulets, pattes à part pour les bouillons sans doute, les femmes choisissent à la main, tâtent les morceaux, les mouches restent perplexes : leurs œufs finiront à la casserole. Oscar au cœur du marché nous mène, au milieu des épices, des herbes médicinales ou condimentaires, séchées ou fraîches, jusqu’au pays vaudou ou les filtres d’amour, de santé et de fortune se vendent pour quelques pesos ( il paraît que c’est tout aussi efficace que la française des jeux!)
Pour faire plaisir a Oscar, qui doit y avoir son intérêt, passage rapide par quelques boutiques à touristes !
Retour à l’hôtel en goua-goua fin d’après midi lascive : bain dans les caraibes, margarita pina-colada et préparation de notre découverte du parc nacional d’el Este déclaré patrimoine mondial par l’Unesco
Les guides se réjouissent de mon arrivée, peu de touristes vont jusqu’à eux, je devais être le premier de la journée et il était 6 h du soir ! C’est vrai qu’à une heure de marche d’un 5 étoiles, c’est beaucoup trop !
Ici le quizcal dans ses cris aigus, des pics creusent le tronc des palmiers, la plage est jonchées de débris de coraux, coquillages et gorgones. Le parc abrite d’importants hiéroglyphes des indiens Taïnos exterminés lors de la conquête espagnole. Une heure, me disent les guides pour aller aux grottes habitées autrefois par les indiens, nous irons jeudi, nous serons seuls, les deux gardiens restant à la maison des gardes pour contrôler les entrées. On va donc jouer les robinsons crusoé mais comme me l’ont dit les guides, il faut y aller « manana » car le soleil tape dans l’après-midi ! Nous irons donc avec eau et chapeaux.
Ramassage de coraux, de gorgones et coquillages sur la plage, et retour au nid douillet du 4 étoiles, où je retrouve une nana « éplorée » d’avoir perdu son nounours, nounours qui comme à son habitude est allé voir si dans le prés d’à côté l’herbe était plus verte ! Elle craint qu’un jour il ne tienne le rôle de la chèvre du père Seguin.
Mardi 9 mai 2006
Après un court trajet en goua goua, arrivée chez Patricia, café d’accueil et direction le bateau équipé de deux moteurs de 200 chevaux chacun ! Nous nous dirigeons à vive allure vers l’île de SAONA. C’est une mer des Caraïbes bleu azur, marine et turquoise, vert d’eau, qui nous porte. Les eaux sont chaudes et miroitantes, au loin sur la droite, des ailerons marquent la surface. Ricky infléchit la course du bateau et se dirige vers eux. C’est un banc de dauphins, ceux-ci s’approchent du bateau arrêté, se mettent à jouer, passent sous la coque, bondissent hors de l’eau, claquent leur queue dans l’eau, jouent dans l’étrave du bateau, se mettent sur le dos montrant leur ventre blanc, nous restons un long moment avec les dauphins… moment magique.
Saona l’île la plus proche du paradis s’offre à nous. Sable blanc, quelques pêcheurs, cocoteraie, une dominicaine, amie de Patricia présente ses colliers de coquillages, son huile de coco qu’elle met dans des bouteilles de fortune, Pat, Ricky et son équipe grillent langoustes et poissons (perroquet, mérou, ….) Un autre décapite à l’aide de sa machette des noix de coco, le rhum nous apporte ses vitamines et le vin blanc chilien bien frais accompagnera à merveille nos délicieuses langoustes (c’est bien la première fois que l’on nous repasse plusieurs fois un plat de langoustes !). Cette île de 100 km² est une vaste palmeraie où vivent quelques familles de pêcheurs, vendant des coquillages, toiles haïtiennes et statuettes en bois sculptées. Les maisonnettes de couleurs chaleureuses sont réunies en un petit village très simple de pêcheurs.
La réverbération dans l’eau et sur le sable blanc ne feront pas de cadeau à nos peaux d’européens. Un rhum bonne dose et hop on met palmes, masques et tubas et nageons jusqu’à la barrière de corail. Multitudes de poissons bleu électrique, marine, noir, jaune, rouge aux traits et tailles variés. C’est magnifique, entre les rochers où poussent les algues, les trous de sable blanc où miroite le soleil. Tout ce monde va, vient et virevolte.
Nous remontons en bateau pour nous arrêter en pleine mer, au milieu des étoiles. Des étoiles de mer, il y en a partout, aussi larges que des plats de service, jaune pâle au dessous, orange, brune et rouge au dessus. Nous plongeons avec elles, il y en a tout autour de nous, nous prenons soin de ne pas les sortir de l’eau. Le bateau pousse un peu plus loin, nous voici dans une piscine naturelle, d’un mètre de profondeur où nous prenons apéritif ou digestif, nous ne savons plus trop. Ricky nous présente un copain, un diodon effaré (poisson lune) tenu entre deux coquillages pour éviter les épines, il se gonfle, et de poisson plat, il devient balle de tennis, aux yeux noirs, brillants et ronds. Faché, il souffle, Ricky le plonge et le protège sous l’eau, et le remonte de temps en temps, toujours pris entre deux coquillages, il est magnifique, jaune pâle et blanc, mais pas content.
Mercredi 10 mai 2006
Un break pendant nos vacances, journée farnientée, nous paressons à l’ombre pour laisser nos peaux récupérées du max d’UV que nous avons pris hier à Saona. Levés tard, petit déjeuner prolongé, paresse sous la paillotte du bar de la plage, grand ciel bleu et Caraïbe turquoise. Le soir dîner habillé au restaurant La Scalla, au menu, carpaccio de poulpe, suivi d’une entrecôte sauce au poivre, crème de coco en dessert, vin blanc et rouge, chilien bien sur, à vrai dire, le vin blanc chilien est correct mais le rouge… pas terrible. Cadre très agréable, service gentil et stylé. Excellent repas reposant et léger. Après le japonais lundi, l’italien mercredi, vendredi le mexicain, à chaque fois on se régale.
Jeudi 11 mai 2006
Départ de bonne heure (8 h) pour le parc nacional d’El Ester, réserve du patrimoine mondial protégé grâce aux subsides de l’Unesco.
Chaleur caniculaire, marche difficile dans une végétation luxuriante, on dirait un tableau du douanier Rousseau. Enormes Bernard l’ermites, dans d’étonnantes coquilles d’escargots, multitudes de crabes de terre dont les bruissements nous font sursauter à chaque pas. Chemin difficile qui met à mal nos chevilles et pieds, 4 h de marche épuisantes dans une atmosphère étouffante, mais la vision d’une nature intacte, d’une multitude de fleurs, cris d’oiseaux, cactées, de cordylines et surtout la magnifique inflorescence des orchidées sauvages, jaunes ponctuées de rouge, ou bleu azur.
La grotte des Taïnos est impressionnante, mais faute de torche électrique, nous ne pouvons nous y aventurer. Qu’importe le spectacle d’une nature exubérante récompense nos efforts.
Retour à la maison des gardes, nous sommes épuisés, miracle une voiture se propose de nous ramener à l’hôtel, intense soulagement. Sous un soleil de plomb, il est 13 h, l’heure la plus chaude, les jambes sont raides et nous ruisselons de sueur. On propose quelques dollars mais généreusement et gentiment refusés, c’est aussi ça la République Dominicaine.
16 heures –
Depuis ce midi les nuages se sont gonflés et amoncelés au dessus de nos têtes, la chaleur devient étouffante, l’air est saturée d’humidité, le vent tombe et enfin la pluie. L’averse tropicale en touchant le sol exacerbe les odeurs et les parfums ; la relative fraîcheur est savourée par tous les pores de notre peau.
C’est un moment magique où les bruits s’étouffent, les rumeurs se taisent, la nature respire un grand coup et nos corps sont en harmonie avec elle.
Les nuages s’étirent, s’étiolent et se dispersent, voici le soleil qui réapparaît, ses rayons jouent sur la mer dont l’émeraude n’a jamais été aussi éclatant. Le quizcal criaille à nouveau et les jardiniers reprennent leur travail. Les transats un instant déserté se couvrent à nouveau de serviette. L’averse a tout nettoyé, les vacances reprennent, au loin l’orage gronde encore…
:king: Vendredi 12 mai 2006 :queen:
Voici notre dernier jour, nous partons demain. Nous profitons de la plage, la mer est belle et chaude, les lanchas qui passent à toute vitesse derrière la barrière de corail nous envoient les vagues de leurs sillages. C’est un défilé de catamarans et de vedettes rapides pour aller à Saona. On se félicite d’être partis sur l’île avec Patricia, et non pas avec toute cette foule qui s’y rend par cette belle journée. Cet après-midi, on ira dire au revoir à Patricia et on ira chez Jean-Michel prendre nos cigares.
Une petite margarita et une pina colada et on poussera jusqu’au restaurant le Yucca pour déjeuner. Ce soir, nous irons au restaurant mexicain, tacos et autres en perspective.
Dimanche 14 mai 2006, La Hérissais.
Surprise ! Nous étions si bien à Bayahibé, que nous en avions oublié les contraintes du calendrier : en fait, pour arriver le 13 en France, il faut partir le 12 !
C’est donc en plein après-midi de vendredi que nos vacances se sont brutalement achevées, rappelés à la réalité par la femme de chambre qui à 16 h nous a dit que nous partions … à 16 h !
Nous filons à toute vitesse à la réception de l’hôtel où nous découvrons que tout le monde est en train d’embarquer pour l’aéroport. 10 mn chrono pour faire les valises !
Pas d’adieu à Patricia, pas de cigares chez Jean-Michel, c’est en maillot de bain et dans l’affolement que nous quittons Bayahibé.
Nos vacances sont inachevées…. Nous reviendrons les finir et , nos tacos alors ?